Après 25 ans de politiques environnementales et énergétiques erratiques, basées sur un débat confisqué par des militants antinucléaires qui rejettent la science et la technologie, Emmanuel Macron a annoncé le 10 février la relance d’un plan de construction de réacteurs nucléaires, la prolongation des réacteurs existants aussi longtemps que le permettront les autorités de sûreté, le lancement de programmes de SMR (petits réacteurs modulaires) et la relance de la R&D sur les réacteurs de 4e génération.

La crise énergétique de l’hiver 2021-2022 a brutalement rappelé aux Français que l’autonomie stratégique dans ce secteur ne se décrète pas, et que dans un contexte de raréfaction du pétrole et de tensions géopolitiques avec nos principaux fournisseurs de gaz (Russie, Algérie), les montants importants consentis aux subventions dans les énergies renouvelables n’ont pas permis d’assurer la sûreté de l’approvisionnement ni de stabiliser les prix.

Le Printemps Républicain rappelle que l’électricité est un bien de première nécessité et relève des missions de service public de l’État. Dans ce contexte, nous nous félicitons des annonces présidentielles, qui donnent une première impulsion vers le retour d’une autonomie stratégique de l’approvisionnement en énergie et la nécessaire décarbonation de notre économie. Nous estimons cependant que celles-ci ne peuvent être qu’un début, car la transition énergétique induira une forte augmentation de la consommation électrique, qui nécessitera bien plus de constructions, à l’image du plan Messmer en 1974, afin de respecter les engagements des accords de Paris et les préconisations du GIEC.

Les annonces de jeudi comprennent également un plan d’ampleur de constructions éoliennes et solaires, qui se solderont par le même échec que celles des deux dernières décennies si elles ne s’accompagnent pas de moyens de stockage adaptés. Ceux-ci font cruellement défaut dans le plan présidentiel malgré l’existence de plusieurs sites potentiels pour la construction de barrages avec STEP (stations de transfert d'énergie par pompage). L’usage industriel de l’hydrogène, encouragé par le gouvernement, peut aider à lisser la consommation, mais fait encore l’objet de nombreuses incertitudes technologiques et n’est pas adapté à tous les besoins.

Enfin, nous appelons à une réforme rapide du marché européen de l’électricité, dont les prix ne sauraient être indexés sur le résultat des politiques hasardeuses de certains de nos voisins qui se sont rendus dépendants du gaz russe et du charbon.