Le 18 novembre 2021, dans une interview accordée à l'hebdomadaire « La vie », Jean-Luc Mélenchon a tenu les propos suivants : « les fanatiques anti-musulmans comme le Printemps Républicain sont en train de détruire ce pays ».

Cette déclaration n’est pas seulement fausse et susceptible de caractériser un délit pénal, elle est surtout dangereuse car elle vise à poser une cible sur les membres du Printemps Républicain ; à les désigner à la haine et à la violence. Car Jean-Luc Mélenchon sait mieux que quiconque que ce genre d’accusation (« fanatiques anti-musulmans ») a servi de justification aux attentats commis contre Charlie Hebdo et à l’exécution de Samuel Paty. Il est difficile de penser que Jean-Luc Mélenchon ne le fait pas à dessein.

Voilà la confirmation de la volte-face idéologique de Jean-Luc Mélenchon. Disons-le tout net : celui-ci a définitivement quitté le champ républicain. Jadis universaliste et laïque, défenseur de l’esprit Charlie – au point de prononcer l’éloge funèbre de Charb –, Jean-Luc Mélenchon se retrouve aujourd’hui à ânonner les éléments de langage des islamistes, à manifester contre « l’islamophobie » au côté du CCIF et d’activistes décoloniaux, à colporter des pensées complotistes sur l’issue des élections et à formuler le même genre d’amalgames douteux que Jeremy Corbyn. Si bien qu’aux yeux du nouveau Mélenchon, le Jean-Luc des campagnes électorales de 2012 ou de 2017 s’apparenterait à un « fanatique anti-musulman ».

Quoi qu’on en pense, le Printemps Républicain n’est pas la caricature présentée dans l’entretien donnée à l'hebdomadaire « La vie » : depuis plus de 5 ans maintenant, notre mouvement se bat pour la défense des idées républicaines et des valeurs de notre République dont le leader de la France insoumise s’est dangereusement éloigné.

Nous n’entretenons pas de confusion entre l’islam politique et les Musulmans : nous combattons l’islamisme mais non pas l’Islam, nous luttons contre les islamistes et non pas contre les musulmans.

Nous combattons aussi l’extrême droite à laquelle voudrait nous réduire ce genre de déclaration. Et bien plus fortement que Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui, nous nous battons contre le racisme et l’antisémitisme.

Le Printemps républicain est aussi un mouvement politique qui fait des propositions pour plus de justice sociale et pour redynamiser l’égalité des chances, car nous n’acceptons pas les discriminations et l’enfermement identitaire de tout une partie de la société, notamment dans la jeunesse. Là où certains flattent le communautarisme, le Printemps républicain défend la seule communauté des citoyens ; là où certains, à l’extrême-gauche comme à l’extrême-droite, ne parlent plus qu’en termes d’identités particulières, de races, de couleurs de peau, de civilisations et de religions, le Printemps républicain desserre la tenaille identitaire et redonne espoir dans le génie si particulier de la République française.

République, monde commun, universalisme, citoyenneté, égalité des chances, laïcité…, voilà tout ce à quoi Jean-Luc Mélenchon a décidé de tourner le dos pour tenter de racoler « 600 000 voix » qui lui ont fait défaut pour se qualifier au second tour de la dernière élection présidentielle.

Malheureusement, il en perdra bien plus et s’est déjà perdu lui-même.

La démocratie est le régime du conflit civilisé par une parole publique honnête et respectueuse de l’opinion adverse. Cela signifie que chaque citoyen est libre d’être en désaccord avec le Printemps Républicain. La démocratie est aussi le régime du conflit maîtrisé mais non pas apaisé ou dévitalisé. Cela signifie que chaque citoyen peut combattre nos idées, même avec virulence. Cela nous le respectons car c’est l’essence du débat public et de la politique. Nous serons même toujours prêts à débattre.

En revanche, nous n’acceptons pas qu’un leader politique nous insulte et abaisse la dispute publique au point de poser une cible sur nos militants et de les désigner comme des personnes à abattre, des « fanatiques anti-musulmans » avec qui il devient alors impossible de vivre en commun.

C’est la raison pour laquelle nous déposons plainte contre Jean-Luc Mélenchon.